Traversée du Rajasthan, troisième partie.

13 Décembre 2013, 15:30pm

Publié par frederiquedelrieu

Cette page concerne Jodhpur, Ajmer et Pushkar, telles que parcourues à travers un itinéraire précedemment cité.

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Jodhpur

La région de Jodhpur apparaissait tellement hostile qu’on la surnomma Marwar « pays de la mort », située sur la plus importante route commerçante entre Delhi et le Gujarat (qui possède des ports) Jodhpur doit sa prospérité au commerce dont celui de l’opium. Deuxième ville du Rajasthan derrière Jaipur, elle fût le fief du clan Rajpoute des Rathor qui contrôlèrent le Marwar, auxquels l’on doit la forteresse qui domine la ville : Mehrangarh qui date de 1459, érigée par Rao Jodha.

Ne surtout pas manquer la visite de la forteresse, ses remparts atteignent 36 m de haut, ses fondations reposent sur un piton rocheux de 120 mètres de hauteur tandis que son architecture impressionnante est en elle-même vertigineuse. Je l’ai visitée avec l’audiophone proposé, l’enregistrement à la particularité de faire conter la vie à Mehrangarh par ses anciens propriétaires.

A l’intérieur des remparts, l’ambiance est quasiment médiévale, j’aime beaucoup le tumulte des ruelles dans lesquelles l’on trouve de tout. Le reste de la ville est calme, comme les environs.

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Bien que la ville se soir doté d'une zone industrielle dans les années 50, la production artisanale est encore très intense à Jodhpur. La ville es depuis fort longtemps renommée pour le travail du cuir, les chaussons en peau de chameau, ses mawa Kachoris (sucreries fourrées au lait concentré) et ses épices.Pour ce qui concerne les épices, il est vrai que c'est ici que j'ai acheté les meilleures.Jodhpur est aussi nommée « ville bleue » et cette couleur qui contraste à merveille avec l’aridité de la région lui va bien. A l’origine le bleu est la couleur des maisons de Brahmanes (en haut de l’échelle des castes), ici tout le monde l’a adoptée.

Le dernier maharaja en poste de Jodhpur, Umaid Singh, fit construire un palais de 350 pièces à 3 km au sud-est de la vielle ville à partir de 1929, le palais d’Umaid Bhawan. On doit sa touche So british à l’architecte Henry Lanchester. La descendance d’Umaid Singh occupe toujours une partie de l’édifice, l’autre est devenu un hôtel de luxe ainsi qu’un musée qui reflète l’art déco du palais…Voici un lien vers le diaporama du site officiel de l'Hôtel : link.

Ci-dessus au centre, le palais d'Umaid Bhawan depuis le fort. Le lieu manque d'ambiance à mon gout, le batiment est imposant, j'ai cependant trouvé sympa d'aller y boire un verre au soleil couchant, la vue sur la forteresse y est alors merveilleuse.

Ajmer

Ajmer est situé à 130 km au Sud-Ouest de Jaipur non loin du Lac Ana Sagar entouré des Aravelis, créé en XII° siècle de par la construction d’un barrage. En 1637, Shah Sahan fit ériger sur les berges,plusieurs pavillons de marbre qui s'imposent dans deux parcs de verdure.

Ce qui m’a surprise en tout premier lors de ma première visite d’Ajmer, c’est l’odeur de viande grillée qui se répand dans la ville. C’est que nous sommes là en territoire musulman, une enclave à l’ambiance particulière au cœur du Rajasthan. Ajmer, très animée, n’est pas une agglomération importante, c’est pourtant le plus grand site historique musulman de la région, un important centre religieux depuis le XIII° siècle et par conséquent un lieu de pèlerinage.

La mosquée d'Adhai-din ka Jhonpra, bâtie à l'emplacement de sanctuaires jaïns, admirablement située dans les collines est aujourd’hui en ruine, il en reste une immense salle de prière à cinq coupoles qui n’est pas un musée, en témoigne la foule qui en ressort, et une façade à sept arcades.

Mosquée d'Adhai-din ka Jhonpra

Ajmer, dans la rue.

Le Dargâh de Khwaja, sanctuaire du saint Soufi Salim Chisti à Ajmer, qui arriva de Perse en 1192 et vécut à Ajmer jusqu’en 1236 est un lieu de pèlerinage (couvre tête obligatoire). Les Moghol enrichissèrent le mausolée de nouveaux édifices.

Ci-dessus :A la sortie du Dargâh de Khwaja

Ci-contre : le Dargâh de Khwaja

Pushkar (qui signifie Lotus),

Ville sainte, lieu de pèlerinages pour les hindous, en contraste avec Ajmer bien que située également sur les rives d’un lac, mais où peut-on bien retrouver l’ambiance de Pushkar…

Certains y viennent pour gouter à la magie du lieu, d’autre menés par la fois hindouiste, tout se mélange, la règle est cependant la même : régime végétalien sans alcool.

Pushkar est l’un des rares lieux au monde et le seul en Inde, à posséder un temple dédié au dieu Brahma, ainsi en aurait voulu son épouse qui lui jeta un sort afin qu’il ne soit vénéré nulle part ailleurs.

Un jour un pétale de fleur de Lotus que le dieu Brahma avait en main tomba au sol et le lac de Pushkar naquit. Si Brahma tenait cette fleur là c'est parcequ'il s'en était servi pour se débarasser d'un démon qui terrorisait la région. Les dieux se réunirent ensuite autour de Brahma pour célébrer cette naissance, néanmoins la présence d’une femme était indispensable pour l’accomplissement des rituels, tandis que Savitri (ou Sarasvatî ou Saraswati), la femme de Brahma s’était absenté. La date de la cérémonie approchant, Brahma épousa une autre femme « en urgence », le lac fût célébré. C’est alors que Savitri survint, habité par la colère elle prédit à son époux que le temple qui avait vu le jour à cette occasion serait le seul qui lui serait dédié.

Il y a souvent foule pour voir la représentation de Brahma

Brahmâ et Saraswati,

Il est toujours complexe de commencer à donner une explication sur les divinités Hindou, il faudrait pouvoir simplifier…En essayant de simplifier, une partie de l’histoire échappe. Le seul moyen d’entrer vraiment au cœur du sujet, pour ceux que la mythologie Hindou intéresse est d’aborder les interactions complexes, les multiples représentations, ainsi que les différentes versions. Un très grand voyage !

Pushkar étant indissociable du dieu Brahma créateur de l'univer et de "son épouse" Saraswati, la déesse de la connaissance et des arts (la musique surtout) la sagesse, à l'origine la personnification de la rivière sacrée du même nom,tandis que l'hindousime s'impose dans le pays, j'ai tenté d'en dire quelques lignes, trop longues pour figurer ici, rendez-vous dans une autre page : A propos de l’hindouisme

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Ci-dessus, en montant au temple de Savitri (ou Sarasvatî ou Saraswati).

La ville abrite quelques 400 autres temples assez récents (car reconstruits après que l’empereur moghol Aurangzeb ai fait détruire les lieux de culte hindouistes de Pushkar) qui n’époustouflent pas les visiteurs par leur architecture ou ornements. Pour les hindouistes, la beauté d’un temple a peu d’importance lorsqu’il s’agit de vénérer une divinité, c’est ainsi que de nombreux petit temples sont saisissants de vie. La montée au temple de Saraswati qui se trouve au sommet d’une colline est un bon prétexte de promenade qui offre une vue aérienne des lieux (compter une heure en y allant tranquille).

Il y a sur Pushkar, notamment en fin d’après-midi sur les ghâts une lumière particulièrement douce.

Non loin de là la ville bouge tranquillement autour de la rue principale. Dans les ruelles l’on côtoie bon nombre de Sadou, ascètes brahmaniques ainsi que des pèlerins. Les échoppes proposent tout ce dont l’hindouiste peut avoir besoin ou envie, mais aussi de l’artisanat, beaucoup de bijoux en or ou argent ciselé, les gargotes semblent intemporelles.