Vârânasî, Bénarès.

12 Décembre 2013, 13:22pm

Publié par frederiquedelrieu

L’une des plus anciennes cités du monde, 1 212 000 habitants et les pèlerins.

"Bénarès est plus ancienne que l'histoire, plus ancienne que la tradition, plus ancienne même que la légende, et a l'air deux fois plus ancienne que toutes les trois réunies !"

Mark Twain

Dévastée par des envahisseurs musulmans à partir du XI° siècle, les bâtiments les plus anciens datent d’environ deux siècles, l’impression de ville antique que beaucoup partagent avec Mark Twain ne peut être liée à l’architecture. Varanasi a-t-elle été un lieu primitif du culte du soleil comme certains le prétendent ?
Une ville comme j’aime, une ville à hautes ambiances, je la perçois davantage intemporelle qu'antique, elle impose bien des aspects humains en un seul instant et de facto bouleverse. Autant de sensations fortes qui se mélangent, l’impression d’être dans un ailleurs par perte de repères alors que justement la vie s’impose dans une multitude de nuances, les essences d’un parfum intense.

Ci-dessus: Photographie de chromolithographie intitulé «lampes femme indienne flottant sur le Gange", par William Simpson (1823-1899) Tombée dans le domaine public.

Ramassage scolaire dans le chowk

Il y a forcément les cortèges de ceux qui accompagnent un proche décédé au bord du Gange, ces pleurs qui occupent l’espace dans les ruelles du Chowk ou la vie continue, l’ambiance sonore particulière aussi en approchant des Mederssas, nombreuses du fait de l'histoire de Bénares que l’empereur Aurangzeb a voulu cité musulmane, à proximité les temples hindous chantent aussi leur propre musique. Hélas des tensions existent entre hindous et musulmans. Aujourd’hui Bénarès est connue du monde entier comme une ville sainte hindou, la ville de Shiva en particulier. Le Gange est la divinité fluviale la plus mythique de l’Inde.

Le Gange dont les eaux proviennent de l’Himalaya a été personnifié sous l’aspect de la

déesse Ganga traversant les trois monde Ciel Terre et Enfer.

Elle aurait été conçue par Brahma le créateur à parti de la transpiration du pied de Vishnou écoutant la musique que jouait Shiva. Elle a été incitée à venir sur terre par les austérités de Bhagiratha.

Ci-dessus :La déesse Ganga.Photo : Chinmaya Panda. Ceci est une photo du monument archéologique indien (ASI) portant le numéro N-MH-A51. Licence Creative Commons3.

La descente de la Ganga :

Les ancêtres de Bhagîratha, s'étaient rendus coupables de nombreux crimes. N'ayant pu recevoir de rites funéraires du fait de l'importance des crimes commis, les âmes de ces ancêtres ne pouvaient trouver le repos. C’est donc à leurs descendants, comme le veut la tradition Indienne qu’il appartenait d’accomplir les rites funéraires de leurs ancêtres. Pour se faire, le seul moyen était de faire descendre la rivière célèbre Ganga, seule capable de purifier autant de pêchés. Ils ne parvenaient pas à trouver la solution, c’est le pieux Bhagîratha, qui au prix de longues ascèses réussi à convaincre Brahma de la descente de la Ganga. Mais le travail de Bhagîratha ne s’arrêta pas là, Brahma ayant prévenu que si la descente de la Ganga s’apparentait à une chute trop violante depuis les hauteurs célestes, la terre serait brisée du fait de la puissance de la Ganga. Il fallut donc des ascèses complémentaires pour la faire atterrir en douceur, Bhagîratha resta sur un pied pendant un an afin que Shiva accepte d’amortir la chute, il put enfin accomplir les rites funéraires pour ses ancêtres.

Cette histoire fait que la Ganga est aussi appelée Bhagîratha. Pour mieux comprendre la signification de "descente" voir l'article: A propos de l’hindouisme

Il y a de la soie, celle que l’on se procure dans les magasins et qui est exportée par les marchands de gros en général Hindous. Non loin de là en se perdant dans les ruelles, l’on peut voir au rez-de-chaussée des bâtisses, les ateliers familiaux exigus des tisseurs de soie qui sont la plupart du temps musulmans. De ce que j’ai pu lire, ils tissent dans les mêmes conditions qu’à Lyon au XIX° siècle sur des métiers à tisser identiques que l’on appelle chez nous « Métier Jacquard ».

Il y a comme ailleurs des temples, prétextes à sillonner la ville pour mieux s’en imprégner. Le seul monument à visiter est le fort De Ram Nagar et son musée en bordure du Gange. C’était la demeure de l’ancien Maharaja de Bénarès qui fut construite au XVII° siècle.

Il y a de la musique, de nombreux lieux de petits concerts. Il y a les gaths bien sûr, leurs yogis, leur méditants et les crémations, le Gange et ses baigneurs, cet endroit où sidérée de voir des gens se mettre à l’eau, j’ai compris la différence entre le pur et le propre. Je n’ai jamais tenté l’immersion dans ce bouillon de culture à bactéries, mais je n’ai pas l’idée hindouiste du pur qui à priori immunise

Je n’ai pas échappé à la balade flottante matinale, j’ai adoré voir les dauphins sauter hors de l’eau au lever du soleil.

Les crémations en plein air qui s'imposent comme un choc culuturel pour beaucoup d'occidentaux, m’ont toujours semblé beaucoup moins gloques que celles que l’on fait chez nous ou que nos mises en terre, comme une idée de continuité, les cendres rejoignent les éléments. Ce qui m’a attristée c’est de voir des familles qui ne pouvaient pas payer suffisamment de bois.

Côté logement : j’ai séjournée la première fois à l’hôtel Kameshut, et les suivantes aussi. Un hôtel budget, propre et calme, qui possède un jardin. Duquel l’on rejoint le Chowk en 20 minutes (1 km5) et les gaths en 30 minutes, à pied.

Pour manger il n’y a comme ailleurs en Inde que l’embarras du choix du côté des gaths et du Chowk ou un peu plus à l’intérieur de la ville à des tarifs sympas. On mange bien au Dolphin restaurant avec vu sur Gange ou au Phulwari (qui sers des plats Italiens pour ceux qui saturent) et à d’autres endroits aussi, ces deux restaurants proposent une halte repas au calme, on le cherche un peu quelquefois à Varanasi.

Transport : je suis toujours arrivée à Varanasi/Bénarès en Avion depuis Khajurâho, Delhi ou Katmandu et en suis repartie par le même moyen.

Lien vers l'association YOGMAYA Les enfants de Bénarès qui propose au voyageurs de partager un moment avec les enfants dans la maison de quartier qu'elle a créée.

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A propos de l’hindouisme (1)

A propos de l’hindouisme(2) , conception de la vie d'un hindou.

A propos de l’hindouisme (3), L’ascèse. Sâdhu.

Delhi, New Delhi

Delhi au vert

Traversée du Rajasthan, première partie.

Traversée du Rajasthan, deuxième partie : le Thar

Traversée du Rajasthan, troisième partie.

Agra et Fatehpur Sikri